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L'homme, le mâle, est un animal familier dont il existe deux sous-espèces distinctes : le conquérant et le bâtisseur.
Pour le conquérant, ce qui importe, c'est le résultat, la proie, le score, le record. Le but. Le conquérant est un séducteur, un homme à femmes. Il est un adepte des sports extrêmes, un explorateur, un alpiniste, un navigateur, un politique. Même si son record est celui de l'association sportive de son village. Même si dans son tableau de chasse sentimental et/ou érotique, il y a plus de Marilyn Vandeputte que de Laetitia Casta ou de Penelope Cruz.
Pour le bâtisseur, au contraire, ce qui compte, c'est le chemin. Le bâtisseur est bien sûr architecte, maçon, mais aussi ingénieur, agriculteur, peintre, poète, philosophe, instituteur. Il veut laisser sa trace, non pas dans l'éphémère, mais dans le réel, le solide, le tangible. Il est souvent l'homme d'une seule femme, ou du moins d'une seule femme à la fois, quitte à l'idéaliser et à en faire sa muse, la parant ainsi de qualités et de pouvoirs mystiques qu'elle ne possède pas ; c'est bien plus simple que de courir partout pour tenter de les trouver chez les autres femmes.
Il existe bien sûr des individus hybrides présentant à la fois les caractéristiques de ces deux modèles en proportions plus ou moins inégales, mais ce phénomène est somme toute assez rare. L'homme est soit Alain Delon, soit Alain tout court, mais rarement les deux à la fois.
Quant à nous, femmes mes soeurs, les hommes voudraient bien nous répartir également en deux catégories : les mamans et les putains, mais la tâche leur est ardue et la mission impossible. Ne leur en déplaise, (presque*) toutes, nous sommes les deux à la fois, selon l'heure, selon le lieu, selon l'envie.
[* sont exclues du panel : Sainte Thérèse de Lisieux, Geneviève de Fontenay et Michèle Alliot-Marie]
[Edit : * sont bien évidemment exclues également toutes les mères de mes très nombreux lecteurs masculins]