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Mars, période du bilan et 25, fin de mois : c'est l'époque habituelle des revalorisations annuelles de salaires dans l'entreprise où je travaille. Et il me revient en mémoire un échange avec ma patronne, il y a quelques années.
Elle : " Bon, alors, pour Christophe, on va proposer une augmentation de "tant" et pour Nicolas, une augmentation de "tant", le second "tant" étant environ deux fois moins élevé que le premier."
Moi : "Pourquoi ? Nicolas travaille plus vite que Christophe et son travail est plus soigné. En outre, il a plus d'ancienneté."
Elle : "Oui, mais Christophe est marié et a trois enfants. Il doit payer plus de loyer, plus de charges, il a plus de mal à s'en sortir que Nicolas qui est célibataire et qui se contente d'un studio."
Moi, outrée : "Mais ça n'a rien à voir, là. Ce que vous rémunérez, c'est le travail, pas la situation familiale. C'est aux impôts et aux aides sociales de niveler les différences de revenus. Christophe touche des allocs, pas Nicolas. Christophe a trois parts et demi sur sa feuille d'impôts, Nicolas n'en a qu'une."
Après moult discussions, elle concède que je n'ai pas tort. On continue avec les autres employés, puis je la vois fermer son cahier. Un peu gênée, je demande : "Et moi ?"
Et elle me répond, sans plaisanter : "Ah, mais toi, ton mari gagne bien sa vie. Tu n'as pas besoin d'augmentation !" (Sic)
À sa décharge, elle a passé la majeure partie de sa vie avec le statut d'épouse d'artisan, travaillant pour la gloire de l'entreprise et de son mari, sans salaire, sans couverture sociale, sans droits à la retraite. Mais quand même ...
[Nota : Les prénoms des employés a été modifié.]