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Lorsqu'un couple décide de faire vie commune, cela implique (le plus souvent) de faire appartement commun. Or si le partage de la salle de bain s'avère parfois délicat dès les premiers jours, il est un autre partage, plus tabou sans doute, qui peut poser problème : c'est le partage du lieu du sommeil, le sacro-saint lit conjugal.
Certes, la chambre est le lieu ultime de l'intimité amoureuse, celui où l'harmonie du couple trouve son épanouissement et son refuge. Si elle ne servait qu'aux parties de jambes en l'air (quoique rien n'empêche de tester les autres pièces de la maison, mais là n'est pas mon propos), tout serait sans doute pour le mieux dans le meilleur des mondes. Las, le lit n'est pas que l'arène des tendres combats. Il est aussi la couche où le guerrier et son amazone reposent. Et c'est là que tout se gâte.
Car endormi, l'amant le plus attentif et prévenant peut se révéler le plus redoutable des égoïstes, accaparant couette ou couvertures, les coinçant entre menton et épaule et les emportant un peu plus à chaque changement de position. Or si la bataille amoureuse est délicieuse, la bataille du sommeil est épuisante.
Qui ne connaît de ces vieux couples dormant dans des lits jumeaux, voire faisant chambre à part ? Ce n'est pas forcément qu'ils s'aiment moins qu'au premier jour, c'est qu'ils s'aiment différemment et que désireux de préserver leur union, ils préfèrent éviter de la frotter plus que nécessaire aux conflits futiles et néanmoins usants de la mesquinerie et de la trivialité quotidiennes.
Je ne vais pas prétendre disposer de LA solution. Néanmoins, mon chéri et moi avons trouvé UNE solution : chambre commune, lit commun mais à chacun sa couette (couette pour une personne, largeur 140 cm). Libre à chacun de s'enrouler dedans comme dans un burrito ou de ne se couvrir que jusqu'à la taille. Le frileux choisira le modèle "triple épaisseur" et la réchauffée le modèle "été" en toutes saisons. Le grand laissera dépasser ses pieds, la petite pourra s'en recouvrir la tête ne laissant dépasser que la bouche et le nez.
La couette séparée est idéale aussi pour l'insomniaque qui, l'oreiller sous le bras et la couette sur les épaules, pourra ainsi se relever autant de fois que nécessaire en embarquant sa chaleur corporelle jusqu'au canapé du salon, en passant par le lit sans draps de la chambre d'amis. Il (ou elle) pourra même se recoucher dans le lit commun en posant son oreiller à l'emplacement normalement dévolu aux pieds si l'envie lui en chante et si cette position lui semble plus propice à son endormissement enfin.
Le seul risque c'est que le conjoint de l'insomniaque embrasse un gros orteil au petit matin et qu'il reçoive en retour un coup de pied sur le nez !