Aujourd'hui a lieu la journée de la jupe, action organisée pour dire, en gros, qu'une femme qui porte une jupe n'est pas une pute, contrairement à ce que pourraient croire les gros machos. Je ne vais pas ergoter sur la caricature, ni sur l'utilité d'une telle action au-delà du symbole.
Non. Je me souviens juste d'une anecdote que me racontait ma mère quand j'étais gamine.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, à la charnière entre les années quarante et cinquante, les jeunes filles du collège qu'elle fréquentait n'avaient le droit de porter le pantalon qu'à la condition sine qua non de porter une jupe par-dessus ... (jupe que les jeunes filles s'empressaient d'enlever dès qu'elles avaient tourné le coin de la rue, hors de vue de la surveillante qui se trouvait à la grille du collège, mais c'est une autre histoire)... et uniquement quand il faisait froid. Les filles "bien" étaient supposées porter la jupe, et les filles "de mauvaise vie", le pantalon.
Désormais, une jeune fille "des quartiers", comme on dit de manière métaphorique, si elle veut porter la jupe, doit bien souvent la porter par-dessus un pantalon. C'est la fille "bien" qui porte le pantalon et la "pute" qui porte la jupe.
Renversement de tendance en soixante ans ... On me dira que la longueur des jupes a bien raccourci en mai 1968, mais quand même ... Le monde est décidément bien étrange.
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